Ce roman épistolaire de Kressmann Taylor a été publié en 1938. Un an avant la seconde guerre mondiale. L'idée du récit fut inspirée à l'auteur par quelques lettres réellement écrites.
Deux amis échangent une correpondance entre 1932 et 1934. Associés d'une galerie de peinture de San Francisco, Max Eisenstein est juif et Martin Schulse, d'origine allemande, choisit de revenir s'installer à Munich. Eloignés l'un de l'autre, les deux amis entament une correspondance. Les premières lettres sont chaleureuses, passionnées. Puis, en juillet 1933, Max exprime ses doutes et son malaise face à la situation politique en Allemagne : "Qui est cet Adolf Hitler qui semble en voie d’accéder au pouvoir en Allemagne? Ce que je lis sur son compte m’inquiète beaucoup" écrit-il à son ami allemand. Martin, qui est fasciné par le dictateur, répond à son ami juif et avoue un mélange d'admiration et de doute : "Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards Hitler est bon pour l’Allemagne... L’homme électrise littéralement les foules ; il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique." Une fracture irréversible se crée entre les eux amis ; Martin demande à son fidèle ami de stopper leur correspondance, en déclarant : "Le Juif est le bouc émissaire universel. Il doit bien y avoir une raison à cela" ...
Ce roman est une sorte d'ovni littéraire, de chef-d'oeuvre secret.
A lire absolument!
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