mardi 9 juin 2015

Dans le jardin de l'ogre de Leïla Slimani

Adèle est malade...
Adèle est sexuellement compulsive. Sa vie est un désir insatiable de corps, une pulsion impossible à contenir, une détresse à ne pouvoir y mettre fin. Son besoin irrationnel d'amants de passage  entraîne mensonges et dissimulation. Son corps est un tyran insatisfait, en dépit de sa maigreur, de son tabagisme et sa honte.
Mais qui est Adèle? Froide et secrète, une femme qui oscille entre dépression et névroses, incapable de se satisfaire de sa vie de bourgeoise. Un personnage à la fois attachant et déroutant.  

Peu à peu la pathologie de la nymphomanie apparait, avec cette narration factuelle, glaçante, sans affect, aux mots crus mais jamais provocateurs. Leïla Slimani ne tombe pas dans le piège de la vulgarité ou de la moralisation. Elle décrit une addiction mortifère, incontrôlable et désespérante. Son écriture est fluide et directe, aérée de chapitres courts donnant rythme à ce beau portrait de femme luttant contre ses démons. Un premier roman réussi, dans un style cru, violent, désespéré sans concession, mais sans jugement, sans voyeurisme malsain. 

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