samedi 29 octobre 2011

Felicidad. Jean Molla

Le bonheur, garant d'une société harmonieuse et policée, est un Droit et un Devoir pour tous les Citoyens de Grande Europe, devenue un Etat totalitaire. A la demande du ministre de la Sûreté intérieure, le lieutenant Alexis Dekcked enquête sur une affaire de la plus haute importance. Il doit retrouver trois Delta 5, des parumains qui se sont révoltés et se sont enfuis dans les enclaves de Felicidad. Leur disparition est-elle liée au meurtre de leur créateur le génial généticien ? Pourquoi le ministre du bonheur obligatoire est-il sauvagement assassiné ?  Son enquête va le conduire à des vérités qu'il n'aurait jamais dû savoir...
Ce récit d'anticipation s'inscrit dans le cadre des dystopies, qui contrairement aux utopies qui décrivent un monde parfait,  proposent un des pires qui soit. En effet, Le roman d'anticipation ne connaît pas que l'utopie : Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley et 1984  de G. Orwell sont des exemples célèbres de  dystopies.  A lire aussi : Le Passeur de Loïs Lowry, Matin Brun de franck Pavloff,  des textes de Philip K. Dick comme Blade Runner...

Le Passage. Louis Sachar

Stanley Yelnats est un jeune garçon sans ami, issu d'une famille pauvre. Sa vie est bouleversée le jour où, accusé d'avoir volé une paire de baskets, il est envoyé pour purger sa peine au Camp du Lac vert. Lac asséché, puisqu'il n'y pleut plus depuis très longtemps. Il doit creuser des trous toute la journée pour trouver un trésor supposé enfoui dans le désert. Son histoire va rejoindre celle de ses ancêtres. Son arrière-arrière grand-père, venu de Lettonie, qui avait émigré aux Etats-Unis, s'est fait détrousser par une femme devenue bandit de grands chemins, Katherine Barlow, ancienne institutrice. Stanley va devoir conduire sa quête initiatique à travers le désert "maudit", jusqu'à une montagne où il trouvera peut-être une issue face aux dangers qui le guettent et aux questions qu'il se pose.

Cette histoire d'un camp de redressement aux Etats-Unis semble en apparence surréaliste. L'originalité de cette fiction et de sa construction réside dans un aller-retour permanent entre le passé et le présent. Il peint avec finesse et humour la complexité des rapports humains dans un cadre insolite dénué d'âme.

vendredi 28 octobre 2011

Je mourrai pas gibier. Guillaume Guéraud

Mortagne pourrait être un patelin tranquille. Mais ceux qui travaillent le bois ne peuvent pas encadrer les vignerons et inversement. La haine est quotidienne et les coups tordus sont monnaie courante. Martial préfère apprendre la mécanique le plus loin possible pour fuir la scierie.  Et aussi pour échapper à la phrase que répètent aussi bien les scieurs que les vignerons " Je suis né chasseur ! je mourrai pas gibier ! " Parce que la chasse, ici, tout le monde pratique. Sauf Terence, l'idiot du village, qui ne sait ni travailler ni chasser. C'est pour ça que Martial l'aime bien et qu'il ne supporte pas qu'on se défoule sur lui.
Avec ce roman de pure fiction, on en arrive à comprendre le geste irraisonné de ce jeune homme, qui craque face à la lâcheté et à la cruauté des habitants du village.
Guillaume Guéraud c'est généralement du noir et du "social".
Ce roman procure une belle claque, que l'on soit adolescent ou adulte!  Un magnifique roman noir.
A noter : la bande dessinée adaptée de ce roman revisité par Alfred.lfred

Respire. Anne-Sophie Brasme

Respire, c'est l'histoire de Charlène, 19 ans, qui depuis sa cellule, écrit et raconte son douloureux chemin, cette amitié chaotique avec Sarah, à qui elle ôta la vie.
Le rapprochement n'était pourtant pas évident entre les deux filles. Malgré leur grande différence de tempérament, une grande amitié voit le jour. Les deux adolescentes partagent tout. Mais tout bascule à la rentrée quand Sarah ignore littéralement son amie. Charlène prend cette indifférence de plein fouet et souffre énormément. Elle sait que Sarah savoure cette victoire. Charlène se détruit : sans son amie, elle n'est plus rien. Mais Sarah revient... Charlène sait que ce n'est que pour la manipuler. Mais c'est trop tard, elle dépend de Sarah, elle en a besoin, ne peut pas vivre sans elle. Dès lors, Sarah devient un bourreau. Cette maltraitance ne peuvent plus durer... Ce roman, d'une maturité étonnante est à couper le souffle. A seulement 17 ans, Anne-Sophie Brasme,  publait un roman magnifique.

Méto. Yves Grevet

64 enfants vivent enfermés dans une grande maison. Chaque jour, les Césars qui les surveillent leur donnent une piqûre pour qu’ils ne grandissent pas. Ils ont une vie extrêmement disciplinée et sévère. Quand ils deviennent trop grands, ils disparaissent… Méto, un garçon exceptionnellement intelligent, veut comprendre ce qu’il y a après La Maison. Avec quelques autres enfants, il fomente une rébellion.
Roman d’anticipation, Méto prend la forme d’une trilogie : La Maison, L'Ile, Le Monde.  L’auteur ne se prive pas de créer une atmosphère plus qu’étrange, angoissante. Le milieu carcéral de La Maison est décrit minutieusement, ainsi que les effets psychologiques dévastateurs que cet environnement exerce sur les enfants. 
Mais Yves Grevet se rapproche de réalités historiques, avec par exemple la diffusion de films de propagande, des expériences de médecine sur les petits…L’horreur n’est jamais loin. Quand les enfants parviennent à se libérer, paradoxalement, ils reconstruisent un monde de règles et de punitions : ne connaissant que cette façon de fonctionner, ils sont incapables d’expérimenter la liberté.
Un excellent livre qui vous tient en haleine!

samedi 8 octobre 2011

Ne t'inquiète pas pour moi. Alice Kuipers

                                       Coup de coeur!
Une mère et Claire, sa fille de quinze ans,  correspondent par petits mots sur le frigo. Listes de courses, oubli des clés, baisers tendres, appels téléphoniques…Elles s’accommodent de ce mode de communication (la mère est une gynécologue très occupée, la fille mène sa vie d'adolescente…). Mais  la mère apprend qu'elle est gravement malade, et les petits mots vont se transformer en vraies lettres...Oscillant entre fuite et soutien, Claire continue sa vie de jeune adolescente, peine à s’adapter à la situation, d’autant plus que sa mère fait tout pour ne rien changer au quotidien. Les petits mots prennent alors valeur symbolique de lien entre la mère qui n’arrive pas à parler directement de sa maladie.  Ce n’est que vers la fin du livre que la malade s’autorise des faiblesses, s’excuse ensuite des mouvements d’humeur qu’on devine entre deux mots sur le frigo... Les rôles s’inversent à ce moment, et Claire protège sa mère…Le roman d’Alice Kuipers est édité en même temps sous deux couvertures différentes, une adulte et une jeunesse. Parce qu’il s’adresse aussi bien aux parents qu’aux enfants…  Ce petit ouvrage bouleversant à la forme atypique touche bien plus que de longs discours ou des analyses de caractères : à lire absolument!

Construire un feu. Jack London

Dans le Grand Nord canadien, aux confins de l'Alaska, par une température de moins 70°, un homme avance seul pour rejoindre ses compagnons. Il est accompagné de son chien loup. L'animal sait que cette expédition est déraisonnable, mais l'homme n'en a pas conscience. Cet homme connaît la région. Pour avoir une chance de survivre, il va construire un feu. Construire un feu dans ces conditions, c'est un peu comme construire sa vie. Seul, il est difficile d'y réussir et d'aller bien loin. Au cœur d'un environnement dangereux, la lucidité de l'animal est impuissante face à l'aveuglement d'un être humain isolé, livré aux seules ressources de son savoir et de sa résistance corporelle. Ce récit est d'une grande force expressive.

Jack London était un écrivain américain du début du vingtième siècle. La matière de ses livres, c'était sa vie, ses aventures, ses luttes pour un monde meilleur. De tempérament indomptable et généreux, il comprenait de l'intérieur ce que peuvent ressentir des hommes ou des animaux confrontés à une nature ou à une société impitoyables. A la recherche de lui-même, London est tombé sur une énigme indéchiffrable. C'est souvent le cas des écrivains qui prennent tous les risques dans leur vie comme dans leur œuvre.

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vendredi 7 octobre 2011

Elliot. Graham Gardner

Elliot intègre un nouveau lycée qui semble paisible. Mais il découvre qu'un groupe mystérieux "Les gardiens", fait régner la violence. Il devient l'ami d'un garçon victime de brimades. Mais "Les gardiens" le remarquent et lui proposent de devenir un des leurs. Face à un terrible dilemne, il doit choisir entre dénoncer "Les gardiens" au Directeur, ou se taire...Elliott, qui était souffre-douleur dans son ancien lycée deviendra-t-il bourreau à son tour?